J’ai été témoin de plusieurs conversations à propos de « ce qui est mal » avec l’adoration contemporaine d’aujourd’hui en obtenant des réponses allant de la facilité, « il y a trop de personnes sans révérence qui mâchent de la gomme et qui portent des jeans dans la maison de Dieu », aux choses plus substantielles, « les chansons d’adoration contemporaine sont légères théologiquement et trop émotionnelles ». Mais chacune de ces critiques me convainc que ce que les gens parlent le plus quand ils essaient et analysent l’adoration n’est rien de plus que leurs propres préférences personnelles, quelles chansons ils aiment chanter, quel conducteur de louange ils apprécient, et quelle sorte de musique ils semblent préférer. La plupart d’entre elles se ramènent à des phrases qui commencent et se terminent par « j’aime… » Ce n’est pas que l’adoration n’ait pas besoin de critique constructive, comme n’importe quoi, dans l’espoir que de tels raffinements puissent l’améliorer. Mais trop souvent nos commentaires critiques nous
empêchent de voir le bien que les autres expérimentent.
La question devient encore plus compliquée puisqu’il semble ne pas y avoir de raison pour expliquer pourquoi nos âmes répondent dans certaines situations tandis que dans d’autres, elles ne répondent pas du tout. Deux situations viennent à l’esprit, toutes deux avec de la musique que j’apprécie mais avec des résultats différents.
La première situation survient durant un culte d’adoration où le guitariste se met à jouer des passages qui rappellent le groupe rock Pink Floyd. En définitive, je deviens plus distrait parce que je continue à écouter pour voir si je peux discerner les autres influences musicales du guitariste. À la fin, je termine en devenant davantage un observateur spirituel qu’un participant au culte. La seconde situation est dans un café où un groupe de musiciens de studio interprète un bloc animé de chansons qui est un mélange brillant de paroles bibliques et d’excellente technique musicale. Je suis aussi pris par leurs offrandes et je fais le commentaire à mon ami Richard que « mon cœur veut sortir de ma poitrine ». Ce fut fantastique. C’était extraordinaire. C’était adorable.
Et pour être honnête, je n’ai pas d’indice pourquoi cette nuit fut si formidable et l’autre fut tellement inconséquente. La distraction que j’ai expérimentée quand le culte était habillé avec le style de Pink Floyd a été la colle qui a permis à d’autres adorateurs de garder l’attention. La merveilleuse atmosphère de la chaleur de Dieu que j’ai expérimenté à travers l’excellente technique et les paroles géniales cette nuit dans le café pourrait avoir fait bailler d’autres
personnes. Le chemin d’une personne vers la salle du trône est un billet aller-simple pour une autre personne vers l’ambivalence ennuyeuse.
Et autour de tout cela, il réside une des seules choses que je peux dire avec certitude au sujet du culte, que mes préférences et mes antipathies personnelles sont tellement éparpillées et illogiques que ma capacité à adorer ne peut être centrée sur mes préférences personnelles. Ce n’est pas que nos goûts et nos antipathies personnelles ne soient pas la réalité ou ne soient pas importants dans l’équation. Nous serions fous de suggérer quelque chose d’autre. C’est
simplement que si nous faisons égaler ce que nous aimons avec notre expérience de « grande adoration », trop souvent nous allons nous trouver à défendre des choses dont la Bible ne parle pas.
Et alors, il doit y avoir un autre coupable dans notre recherche pour trouver le fin mot de l’histoire concernant ce qui est mal avec l’adoration contemporaine.
Le London Times a déjà demandé au journaliste britannique et auteur G.K. Chesterton de répondre à la question « Qu’est-ce qui ne va pas avec l’état du monde? » Parmi les nombreuses réponses des étudiants, des hommes d’état et des autres personnes célèbres qui ont fait mention en profondeur des inégalités économiques, de la direction politique inefficace et ainsi de suite, Chesterton a offert une réponse en deux mots qui a résonné fort et clairement : « Je suis ». Chesterton était ce qui était mal dans le monde.
Qu’est-ce qui est mal avec l’adoration contemporaine? C’est simple. Moi. Je suis ce qui est mal dans l’adoration contemporaine.
Chaque culte où je tiens pour acquis que là où deux ou trois sont assemblés, je manque une occasion de rencontrer Dieu. Chaque fois que je laisse mes goûts et mes antipathies personnelles diriger mon être et obscurcir mon jugement. Chaque fois que j’oublie que je suis une petite portion de la grande Église. Chaque fois que j’oublie que l’adoration a davantage rapport avec ma motivation personnelle qu’avec ce que chacun d’autre fait. Chaque fois que
j’oublie que le culte a davantage rapport avec ce que je peux donner à Dieu plutôt que ce que je reçois personnellement.
Pour moi, un culte d’adoration ressemble davantage à aller dans une réunion de famille où le vacarme d’enfants turbulents, les conversations maladroites avec des proches que vous n’avez pas vu depuis des années et où les disputes au sujet de la nourriture sont mises de côté par ces autres moments, ceux qui donnent de la valeur à votre participation, attrapant un oncle que vous n’avez pas vu depuis des années, introduisant une épouse nouvellement mariée à travers les particularités loufoques de votre famille étendue et lançant des blagues qui font plier en deux
ceux qui vous entourent. D’une certaine manière, ces quelques épisodes transcendants complètent toutes les choses à travers lesquelles vous êtes passé.
Mais vous ne pouvez avoir l’un sans l’autre. La vie ne fonctionne pas de cette manière. C’est trop désordonné et imprévisible.
L’adoration est plutôt comme cela, c’est rempli de choses qui ne vous intéressent pas vraiment et que vous ne feriez pas de cette manière si c’était vous qui preniez les décisions. Mais, faire preuve d’un peu de tolérance concernant ce que vous ne pourriez pas aimer semble honorable dans l’espoir de ces moments où le Saint Esprit viendra et touchera votre cœur de façon inattendue. Et ces moments peuvent être très forts. Ils peuvent être significatifs. Et s’ils sont pris dans de bonnes proportions, ils ont une façon amusante de noyer le bruit de vos propres goûts
et antipathies personnelles.
David Di Sabatino est l’éditeur de la revue Worship Leader. Cet article a été traduit et réimprimé avec la permission du magazine Worship Leader. Si vous êtes intéressé à vous abonner à Worship Leader, S.V.P. appeler 1-800-286-8099. Visitez leurs sites internet à www.worshipleader.com et www.songdiscovery.com.