Par Stéphane Demers | 9 janvier 2019
Un appel à la réforme dans l’industrie de la musique chrétienne contemporaine
Ceux d’entre nous qui ont le privilège de représenter notre Seigneur Jésus-Christ dans les arts devraient être motivés par les missions, et non par l’ambition; par le commandement, non par l’affection des pairs; par l’amour pour le Maître, non par les séductions de ce monde.
En dehors de l’amour et du zèle pour la vérité biblique et le désir de porter cela à la lumière, je viens à vous, frères, chargé et brisé par l’état actuel de la musique chrétienne. Je viens, non pas avec un cœur plein de condamnation, mais plutôt plein de convictions mêlées de larmes, comme ayant besoin chaque jour de la grâce de notre Seigneur pour être formé à son image. Je viens conscient de la dépravation de laquelle j’ai été sauvé et conscient que mon cœur, en dehors de la grâce du Seigneur Jésus-Christ, est désespérément méchant et éternellement malade. Plus tôt,
durant ma propre expérience musicale, j’ai écrit des chansons qui n’étaient représentatives ni d’une bonne musique, ni d’une théologie précise. Mes sentiments étaient corrompus; mes actions n’étaient pas pieuses; et mes lèvres étaient impures. La soif de notoriété et de considération avait rendu mon cœur orgueilleux, moqueur et endurci. Mais le Seigneur, dans sa grâce infinie et son amour détaché de ce monde, m’a brisé, rabattant mon orgueil de sa main pour amener la vraie repentance dans ma propre vie, et c’est cette vie de repentance, qui est mon plus grand désir et ma plus grande défaillance. C’est sortant du creuset de ces expériences que je suis conduit à parler de ces sujets avec conviction.
Ce document est un appel à la Réforme, un appel du clairon à recouvrer la Chrétienté Biblique dans les arts. La musique est un outil puissant donné par le Seigneur Jésus à son église, avec pour intention l’adoration, la louange, l’encouragement, l’édification, l’évangélisation, enseigner, reprendre et exhorter le peuple de Dieu à la sainteté, avec toujours notre but principal « glorifier Dieu et l’adorer pour toujours. » Mais, bien-aimé, l’adversaire tortueux qu’est le compromis a envahi le camp, au fil des années de vie artificielle, de doctrine biaisée et plus récemment de droit de
possession séculière sur des ministères de musique chrétienne.
Tandis que j’affirme ceci, je reconnais qu’il y a des hommes et des femmes pieux qui aiment le Seigneur et qui travaillent pour ces compagnies et enregistrent pour ces compagnies, mais ce n’est pas le sujet ici. Le nœud du problème est que la nature globale de notre industrie a dramatiquement changé. L’apôtre Paul avertit… « Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte? » (1 Corinthiens 5:6) Lorsque le péché est toléré, en fin de compte, il pénètre et corrompt toute l’église. Ce qui est pur aujourd’hui sera inévitablement pollué demain si nous ne
faisons pas « disparaître le vieux levain… » (Ibid. 5:7) Durant les quelques années qui viennent de passer, il y a eu une dérive très subtile de la musique christocentrique à une musique anthropocentrique. Il en a tristement résulté des manifestations de sédition spirituelle visibles et variées, pendant lesquelles, couramment, le CCMI (Contemporary Christian Music Industry ou Industrie de la Musique Chrétienne Contemporaine) se trouve lui-même sur un terrain glissant s’éloignant à grande vitesse du Sauveur, de l’Écriture et de l’église.
La musique chrétienne contemporaine a originellement commencé en déclarant, sans honte, Jésus-Christ comme Seigneur. En l’espace de quelques années, Son nom fut remplacé par quelques titres génériques filtrant le nom de Dieu pour finalement en arriver à l’expression non spécifique, « Amour ». Ceci a conduit à une multitude de synonymes: « L’homme en haut »; « Ma puissance supérieure »; « Notre expert des valeurs familiales »; jusqu’à la nausée… à l’infini. Ce manque d’instruction, je l’ai appelé des expressions théologiques, c’est à dire un langage biblique ramené à de la jacasserie culturelle inintelligible déclarée comme étant une vérité spirituelle profonde, acceptable. Os Guinness est exact lorsqu’il dit « nous avons vu un changement allant de l’accentuation du service de Dieu, jusqu’à l’accentuation de se servir soi-même dans le service de Dieu. » L’objet de la foi n’est plus Jésus-Christ, mais notre amour-propre; le but de la foi n’est plus la sainteté, mais notre bonheur; et la source de notre foi n’est plus les Écritures, mais notre expérience. La musique chrétienne reflète couramment cela. Nous sommes en train de produire une génération de gens qui sentent leur Dieu, mais qui ne connaissent pas leur Dieu.
Lorsque Martin Luther se tenait debout à la porte de Wittenberg en l’an 1517, il a appelé à une réforme de l’Église Romaine récalcitrante. Maintenant c’est notre tour, presque cinq siècles plus tard, de sonner l’alarme à notre génération. C’est le temps d’appeler l’industrie de la musique chrétienne à la réforme – de retour à la suprématie de Jésus-Christ, la suffisance et la seigneurie de Jésus-Christ. Le réveil originel, un frais retour à l’obéissance en Christ, est certainement nécessaire aujourd’hui, mais cela serait impossible étant donné l’environnement actuel de notre
industrie. Pourquoi? Un véritable réveil est marqué par la repentance; la vraie repentance amène la restitution; la vraie restitution demande que la musique chrétienne soit la propriété et jouée uniquement par des croyants dont le but est la gloire de Dieu compatible avec la vérité biblique. Ceci signifie que les compagnies actuelles de musique du CCMI retournent tout l’argent qu’ils ont reçu à leurs contreparties séculières respectives qui les ont achetés et divorcent des alliances contractées avec elles. Le CCMI a été trop loin sur la large route de la mondanité et il n’y a pas la ténacité de caractère et le courage biblique du cœur et de l’esprit pour faire la bonne chose, marche arrière, quel qu’en soit le coût.
Ces temps sont mauvais, frères, et appellent à de vraies réponses. Ce n’est pas un temps pour des gens de mauvaise foi, proclamant un message dilué, émanant de ministères ingénieux pour le mal. C’est un temps pour ceux dont les vies sont tempérées avec l’acier de la justice, ceint de la ceinture de vérité, se tenant ferme dans l’évangile de paix, levant haut leur bouclier de la foi, gardé par le casque du salut, pour manier l’épée de l’Esprit avec une exactitude de chirurgien, priant toujours avec toute sorte de prières et de supplication, en esprit avec persévérance pour tous les
saints. ( Éphésiens 6:10-20)
Prendrons-nous fait et cause contre la proclamation des réformateurs: Sola Fide (par la foi seulement ); Sola Gratia (par grâce seulement); Sola Scriptura (sur la Parole seulement); Solus Christus (à cause de Christ seulement); et Soli Deo Gloria (à la gloire de Dieu seul)? Avons-nous la conviction du cœur, et le courage de l’esprit pour faire ce qui est juste? Avons-nous l’audace de crier au-dessus du grondement de la place du marché que l’Empereur n’a pas de vêtements? Quitterons-nous nos carrières, nos contrats, nos plans et nos communiqués de presse cultivés
avec attention, nos maisons de disques inégalement unies pour servir de nouveau le Seigneur de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit et de toutes nos forces? Il n’y a pas de nuances de gris là dedans – c’est un problème d’obéissance.
Oh, frères, « nous passons pour être vivants, mais nous sommes morts. » (Apocalypse 3:1) Il n’y a pas de plus grand chant d’amour à proclamer que le sacrifice, une fois pour toutes, de Jésus-Christ notre Seigneur au Calvaire, mais encore d’autres se sentent heureux de chanter au sujet de la raillerie de ce monde. Ce contre quoi l’église du Nouveau Testament luttait le moins est ce que notre industrie désire le plus, l’argent. Comment osons-nous penser que nous pourrions faire de la politique avec Dieu, avec sa vérité et son église. Nous ne pouvons pas négocier avec le péché,
quel que soit le capital en jeu et c’est vraiment ce de dont il est question ici.
Courrons « puisque nous aussi nous avons été saisis par Jésus-Christ. » (Philippiens 3:12) « Rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte. » (Hébreux 12:1) Tombons faces contre terre devant notre Saint Seigneur, repentons-nous de nos péchés et retournons à notre premier amour. Avec des vies baignées dans sa grâce, incitons-nous les uns les autres à l’amour et aux bonnes
œuvres. Avec des cœurs entiers nous pouvons quitter la porcherie du fils prodigue et revenir dans la maison du Père. Engageons-nous à la prière et au jeûne, cherchant la volonté du Seigneur avec un cœur brisé, contrit et obéissant. Retournons à nos églises et aux fidèles pasteurs ou anciens qui nous font paître, nous mettant nous-mêmes sous leur sainte conduite. Puissions-nous être des étudiants de sa Parole, étant chaque jour remplis de son Esprit. Détachons-nous d’une industrie qui a tout mais qui a abandonné Christ et forgeons, par la grâce de Dieu, ce que cela a toujours été destiné à être… un ministère. En faisant Son œuvre, à sa façon, selon Sa Parole, par Son Esprit.
Continuez à prier ceci, Frappant sur « la porte de Wittenberg », unissons-nous pour écrire l’histoire, pour faire en sorte que la musique chrétienne contemporaine soit à nouveau… chrétienne.
Cet article a été traduit par Mme Lynda-Lawrence Boum avec la permission de M. Steven John Camp.
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