Les nouveaux dirigeants et le culte futur de l’église
Il y a quelque temps, je parlais avec Chuck Fromm (éditeur de la revue Worship Leader) à propos des changements dans la forme du culte. Chuck m’a dit « Écoute Bob, dans l’église primitive, la présence de Dieu était trouvée lors de la cène, les réformateurs l’ont déplacée vers la prédication de la Parole, et cette génération la trouve maintenant dans la musique. » Ce que soulignait Chuck ne voulait pas dire que le changement récent vers le culte centré sur la musique était correct, mais que c’était une réalité qui doit être prise en ligne de compte lorsque nous pensons à notre culte. Dans la réalité, les personnes changent et les gens mettent leur accent ici ou là, durant ce temps et dans ce lieu ou dans celui-là. D’accord! Acceptons ce fait et allons de l’avant. Mais plus exactement, où allons-nous?
Avant les années 1970, le culte traditionnel protestant était de façon prédominante centré sur le sermon. Je me souviens très bien de ces années. J’ai été au collège et au séminaire dans les années 1950, durant la période tranquille et calme qui a succédé à la seconde guerre mondiale. J’ai écouté plusieurs grands prédicateurs durant cette ère centrée sur la prédication.
Je me souviens, par exemple, d’une visite à l’église Tenth Presbyterian à Philadelphie où Donald Gray Barnhouse était le pasteur enseignant. Il a pris environ 20 minutes pour lire l’Écriture, la lisant avec des commentaires et créant un mini-sermon.
Ce genre de culte centré sur la prédication a vécu un déclin durant les années 1960. Qu’est-ce qui a causé ce changement? Culturellement parlant, ce fut la révolution musicale. J’étais à l’école des études supérieures durant les années 1960 et je m’en souviens bien. Elvis Presley et The Beatles ont ouvert une boîte de Pandore pour les jeunes.
Et alors, l’église avec son culte centré sur le sermon semblait plutôt dépassée, devenant rapidement ennuyeuse et non pertinente pour ce jeune et nouvel auditoire. La solution était simple. Convertir les musiciens, les amener à l’église et développer un nouveau culte centré sur la musique. Et c’est exactement ce qu’a fait le mouvement chrétien lorsque plusieurs joueurs de guitare et de musiciens aux longs cheveux se sont accrochés à Jésus. Mais l’ancienne coutume des cultes centrés sur la prédication n’était pas prête à changer, dans la plupart des églises.
La solution? Un nouveau mouvement au sein de l’église. À travers le monde, de nouvelles églises furent fondées par les jeunes. À la fin du 20e siècle, les défenseurs de la pensée de la « croissance d’église » disaient : « Allez vers le culte contemporain, ou vous ne pourrez tout simplement pas survivre. »
La question demeure encore, qu’est-ce qui nous dirige? La culture ne demeure pas éternellement. À la fin du 20e siècle, plusieurs jeunes gens commencèrent à remettre en question le culte centré sur la musique. Pourquoi est-ce que les jeunes se détournent de ce style de culte? Une personne a dit cela : « Mes parents ont grandi dans un culte traditionnel et se sont battus pour amener la musique contemporaine dans l’église. Et c’est tout ce que j’ai entendu jusqu’à présent. Alors maintenant, ce que j’entends dans le monde, je l’entends aussi dans l’église, et j’en suis malade! Je veux quelque chose de différent. »
Mais « quelque chose de différent » peut ne pas être si loin de nous. La postmodernité et le 9/11 (11 septembre 2001) introduisent un changement culturel, aussi grand que le changement culturel des années 1960 qui a introduit le culte contemporain centré sur la musique.
La génération des « Baby Boomers » (nés de 1943 à 1964) qui croit encore à l’école de la croissance d’église et dont le culte cible un marché, est centré sur la musique, sur les chiffres et sur la thérapie. Les « Baby Boomers » sont aussi indociles que leurs parents, les traditionalistes d’une autre époque.
Alors qu’est-ce qui va arriver? La même chose qui s’est produite durant les années 1960 et 1970. Un nouveau phénomène émerge maintenant des cendres du mouvement contemporain de la louange. À travers le monde, une nouvelle direction se dessine dans les églises nouvellement implantées. Comme notre culture du 9/11 (11 septembre), cette tendance est plus conservatrice, elle revient à la base. Et comme notre monde postmoderne, elle est variée dans
ses choix de musique et dans son acceptation de la panoplie des coutumes chrétiennes.
Cette nouvelle direction n’est pas comme celle des générations précédentes. La vieille guerre entre les cultes contemporains et traditionnels n’a aucun sens pour les nouveaux dirigeants parce qu’ils préfèrent les inclure tous les deux. C’est pour cette raison qu’ils vont puiser dans le contenu de l’église primitive et dans les contributions esthétiques de l’église médiévale.
Pour le culte chrétien de l’avenir, prévoyez l’intégration d’éléments liturgiques et l’utilisation plus grande des arts. Cela va être combiné de façon passagère avec un style relationnel et contemporain des 30 dernières années. Attendez-vous à ce que la nature du culte centré sur la performance sera remplacée par une recherche de vérité et d’authenticité, d’amener de l’énergie, de la participation et de la vie dans le culte.
Voyez-vous ce que je crois voir?
Robert Webber est professeur de ministère au Northern Baptist Seminary à Lombard, Illinois (USA). Vous pouvez lui envoyer vos pensées à rw*****@no******.edu. Cet article a été traduit et réimprimé avec la permission du magazine Worship Leader. Si vous êtes intéressé à vous abonner à Worship Leader, S.V.P. appeler 1-800-286-8099. Visitez leurs sites internet à www.worshipleader.com et www.songdiscovery.com.
Où est la recherche de la vérité là-dedans? Dans tous les cas, il faut que la Parole soit respectée. Au lieu de chercher la bénédiction et le plaisir dans les choses que l’on veut entendre, il faut chercher à connaître la volonté du Père et la mettre en pratique. C’est le plus important!