C’est bon d’être en vie!

C’est bon d’être en vie!

Dr. John F. WalvoordLe chancelier du Séminaire de Dallas, le Dr. John F. Walvoord, a maintenant 85 ans. Lors de son exposé ce matin, le Dr. Walvoord a commencé avec une étincelle dans les yeux et par les mots, « c’est bon d’être en vie! »

J’ai fait un signe de tête, souri, et j’ai réfléchi au fait que ce fut précisément ma pensée alors que je me suis réveillé ce matin. La vie est un cadeau qu’on ne semble chérir que lorsqu’on est en danger. Souvent, le cadeau divin de la vie physique est regardé de façon beaucoup trop insouciante.

Une grande semaine

Notre plus jeune fils, Bruce, va bientôt se marier. Lui et moi avons planifié depuis des mois de faire une grande excursion ensemble avant qu’il ne débute un nouveau chapitre dans sa vie. Au milieu du mois d’août, nous avions planifié de passer une semaine entière à faire de la bicyclette en traversant l’état de l’Oregon (USA), de l’est à l’ouest. Avec un groupe de 300 personnes, nous avons parcouru près de 500 milles (800 km). Nous avons partagé plusieurs moment délicieux. Aucun d’entre nous ne va oublier cette semaine passée ensemble.

Durant le jour le plus difficile de notre périple à bicyclette, nous avons croisé la Cascade Range au défilé McKenzie. La journée a commencé avec une température froide et maussade. Au moment où nous sommes arrivés dans la colline la plus abrupte, il a commencé à pleuvoir. Le conducteur responsable de l’approvisionnement et de l’équipement est venu nous annoncer qu’il neigeait près du défilé.

Bruce est un skieur autant qu’un cycliste. Il m’a dit plus tard qu’il n’avait jamais eu aussi froid que cette journée là. Nous avons eu un vent important, combiné avec le froid et l’air humide, cela a rendu les conditions plutôt misérables. Bruce avait tellement froid qu’il a fixé avec du ruban une deuxième paire de gants sur ses genoux (sous ses cuisses) de façon à ce qu’il puisse continuer. Nous fûmes contents que c’était le mois d’août, je me demande à quoi l’hiver devait ressembler!

Lorsque nous avons atteint le sommet du défilé, nous nous sommes de raison félicités mutuellement. Nous étions arrivés!

Devant nous, il y avait la descente. Après quelques kilomètres de route qui descendait doucement, il y avait une côte abrupte de 3000 pieds (915 mètres) à l’intérieur de 17 milles (29 kilomètres), marquée par plusieurs tournants serrés en « s ». Nous avons reçu des avertissements de modérer notre vitesse, de demeurer sur notre ligne, et de regarder attentivement pour voir les obstacles. Le contexte d’humidité et de froid rendait simplement les conditions plus
dangereuses.

Bruce et moi avons commencé notre descente ensemble. Puis, il a décidé d’aller moins vite que moi, alors je suis parti tout seul en avant. Ce fut la descente la plus excitante dont je peux me souvenir. Je suis demeuré à l’intérieur des limites de vitesse permises, en ralentissant dans les courbes et en accélérant dans les lignes droites. Ce fut un tour excitant.

Je me rappelle avoir crié « Alléluia! » alors que je me dirigeais vers l’aire de repos et que je faisais la file pour de la nourriture et du café chaud, et que j’attendais Bruce. Je me sentais tellement en vie!

L’homme sur le tandem rouge

Alors que j’appuyais ma bicyclette contre un arbre, j’ai répondu à un adolescent qui me demandait si j’avais vu l’homme qui conduisait seul le tandem rouge. J’ai simplement dit, « non », alors que j’allais chercher mon café.

C’est seulement plus tard ce soir là, lorsque nous étions tous au camp, que ce bref échange a pris une signification. Avant le dîner, on nous a appelé tous ensemble pour une réunion de groupe. Certains pleuraient. D’autres parlaient doucement les uns aux autres dans de petits groupes.

Le conducteur responsable de l’approvisionnement et de l’équipement qui nous avait averti au sujet de la neige ce matin-là était au centre du groupe. C’est seulement à ce moment-là que j’ai appris qu’il était aussi un pasteur luthérien.

Il a commencé en disant, « nous avons eu un mort aujourd’hui. »

Ceux qui ne le savaient pas déjà étaient abasourdis.

Le garçon de 14 ans qui m’avait interrogé au sujet de l’homme sur le tandem rouge m’avait posé une question au sujet de son père. Le garçon avait beaucoup pris froid durant la longue ascension. Il avait monté dans le véhicule du conducteur responsable de l’approvisionnement et de l’équipement plutôt que de descendre avec son père. Le conducteur avait imploré le père de monter lui aussi dans le véhicule. Mais le père, un homme qui était connu pour prendre des risques, avait décidé de descendre seul. C’était risqué. Avec personne derrière lui pour l’aider à
conduire, il y avait peu de poids pour empêcher le frein arrière de glisser durant la terrible descente. Avec seulement son frein avant, il était en grave danger de perdre le contrôle de sa bicyclette « conçue pour deux ».

Un couple sur un autre tandem conduisait derrière lui durant cette longue et rapide descente. Ils l’ont regardé avec terreur lorsqu’il a manqué un tournant, perdu le contrôle de son tandem, et est tombé en bas d’un ravin en faisant une chute de 40 pieds. L’impact lui a brisé le cou, et il fut déclaré mort sur-le-champ.

Des sentiments partagés

Je crois que je ne vais jamais oublier ce sentiment de joie d’être en vie, alors que je me dirigeais vers l’aire de repos cette journée-là, et la perplexité que j’ai ressentie par la suite lorsqu’un jeune garçon m’a demandé des nouvelles de son père, qui, vraisemblablement était mort cette journée-là.

Mon fils et moi avons terminé notre randonnée. L’autre garçon ne l’a pas fait. Et son père ne conduira plus jamais.

Un de mes versets favoris dans les psaumes évoque mes sentiments. Moïse, comblé par les années dit, « rassasie-nous chaque matin de ta bonté, et nous serons toute notre vie dans la joie et l’allégresse » (Psaume 90 : 14).

Le Dr. Walvoord l’a dit avec justesse, « c’est bon d’être en vie! » La vie est trop formidable pour être prise à la légère.

 

Après avoir enseigné les Écritures hébraïques pendant plus de 25 ans au Western Seminary, Ronald B. Allen est maintenant professeur d’exposition biblique au Séminaire Théologique de Dallas. Cet article a été traduit et réimprimé avec la permission du magazine Worship Leader. Si vous êtes intéressé à vous abonner à Worship Leader, S.V.P. appeler 1-800-286-8099. Visitez leurs sites internet à worshipleader.com.

 

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